Un film de Philippe Béziat et Christian Labrande

Réalisation : Philippe Béziat
Producteur : Georges Groult
Direction de production : Maya Feuillette, Delphine Hallier
Montage : Nicolas Sarkissian
Assitante réalisation : Nathalie Letoux
Chef opérateur : Christophe Graillot
Opérateur Vidéo : Michel Bort
Prise de son et mixage : Laurent Thomas

Une production INA/ARTE en collaboration avec FRANCE 2

Créé en 1948 par Gabriel Dussurget, le Festival d’Aix-en-Provence fête cette année ses soixante ans d’existence.

Grands témoins de la saga aixoise depuis ses origines, Edmonde Charles-Roux et Gabriel Bacquier esquissent une « archéologie » du Festival, tandis que les nouveaux acteurs, dont son actuel directeur Bernard Foccroulle, le baryton Stéphane Degoût, le compositeur Pascal Dusapin, le metteur en scène Peter Sellars et l’artiste plasticienne Lynette Wallworth rêvent son avenir, qu’ils bâtiront au fil des saisons.

Nourri d’archives et d’interviews inédites des témoins de l’histoire du festival et de son actualité récente, le film de Philippe Béziat revient sur les grandes époques de cette manifestation qui a toujours su allier qualité, accessibilité et curiosité : la période Gabriel Dussurget (1948-1972) ; le mandat de Bernard Lefort (1974-1982) ; celui de Louis Erlo (1982-1996) et, pour la période la plus récente, les années Stéphane Lissner (1998-2006) et, enfin, le premier temps du mandat de l’actuel directeur du festival, Bernard Foccroulle.

 

« Une photographie en noir et blanc représentant la scène d’un spectacle joué en 1948 : « Le premier essai théâtral dans la cour de l’archevêché pour Cosi fan ­tutte… À l’époque, c’était une véritable révolution », signale Edmonde Charles-Roux, présiden te d’honneur du Festival d’Aix-en-Provence, qui célèbre son soixantième anniversaire cette année*. L’ancienne rédactrice en chef de Vogue est l’un des témoins du documentaire de Philippe Béziat et Christian Labrande : « Passions d’opéras, soixante ans d’art lyrique à Aix-en-Provence ».

Mélomanes, les deux journalistes offrent une rétrospective de la prestigieuse manifestation à travers un documentaire fort riche, mais qu’on aurait souhaité plus long. Les intervenants, interprètes, metteurs en scène ou compositeurs, reviennent sur l’évolution du festival international créé par Gabriel Dussurget, soutenu par Lily Pastré, la comtesse mécène. « Nous avons pris le parti de faire parler les gens, nous ne sommes pas exhaustifs comme Pierre Jourdan qui avait réalisé une série très complète pour les ­40 ans de ce rendez-vous lyrique, explique Philippe Béziat. Les ­personnalités qui témoignent reflètent les goûts d’aujourd’hui, mais les directeurs qui se sont succédé ont revendiqué l’héritage de Gabriel Dussurget. À raison, car il était très moderne, avant-gardiste et a ouvert la scène à de nouveaux talents, notamment des plasticiens.

Au fil des ans et au gré des différents dirigeants, le répertoire, les mises en scène et les décors des opéras ont changé. Dans les années 1980, sous l’impulsion de Bernard Lefort, la ville accueille le bel canto et la musique baroque. En 2005, Stéphane Lissner offre un Cosi fan tutte original sous la direction de Patrice Chéreau. Trois ans plus tard est inauguré le Grand Théâtre de Provence avec la première de La Walkyrie de Wagner. « L’essentiel était aussi de faire vivre les archives, de mettre en scène un regard sur les ­images. Des personnalités comme le ­metteur en scène Peter Sellars, la plasticienne Lynette Wallworth ou le baryton Stéphane Degout, qui a chanté à Aix-en-Provence il y a dix ans, sont comme des ­passeurs pour un public qui n’est pas forcément initié », estime le réalisateur.

Ce passionné souhaitait « donner envie ». C’est réussi, d’autant qu’Arte diffusera dans la foulée, en léger différé, Belshazzar, l’opéra oratorio de Haendel, mis en scène par Christof Nel. Philippe Béziat ne quitte pas l’univers de la musique. Il est en train d’achever un film sur la création de Pelleas et Mélisande par Olivier Py à ­Moscou en 2007 le film vient d’être sélectionné au Festival international du film de Locarno et, pour France 2 cette fois, un numéro de « La boîte à musique » de Jean-François Zygel. »

Nathalie Simon, LE FIGARO